Oh ciel! Ouvrez encore vos vannes!

25 septembre 2014

Oh ciel! Ouvrez encore vos vannes!

L'arrivée de la pluie sonne comme un espoir pour les agriculteurs.
L’arrivée de la pluie sonne comme un espoir pour les agriculteurs.                                                                                               Crédit Photo: Sencaricature.

Après la pluie, le beau temps! Un adage qui sonne et résonne partout et everywhere. Surtout en période d’hivernage en Afrique de l’Ouest, où les agriculteurs et les éleveurs attendent avec une impatience inouïe, que le ciel ouvre encore plus ses vannes. Mais pour que ce proverbe se réalise, la condition sine qua non, c’est qu’il y ait d’abord de la pluie pour prétendre avoir du beau temps après. Sauf que la pluie, on n’en pas. Du moins pas assez pour que l’activité agricole foisonne. En effet, au Sénégal, l’hivernage a sérieusement manqué au rendez-vous par sa latence. Réchauffement ou pas, l’hivernage ne s’est pas déroulé comme prévu, surtout dans la zone septentrionale(c’est un géographe qui parle) comme à Richard-Toll où l’on a constaté avec désarroi, ce manque de pluviométrie. Alors imaginez le résultat quand on sait pertinemment qu’au Sénégal, les secteurs tels que l’agriculture et l’élevage sont entièrement tributaires de la pluviométrie.  Pour en chercher une cause logique, les géographes et les climatologues imputent à priori cette baisse de pluviométrie, au réchauffement climatique. Un bouc émissaire aux relents de coupable, quand les organisations environnementales telles Greenpeace fustigent les consommations superflues en matière d’énergie fossile comme le pétrole et autres énergies non-renouvelables. Il suffit de regarder ce que certains pays comme la Chine, les Etats-Unis, des as dans le domaine de la pollution pour affirmer cette thèse. D’où l’augmentation du thermomètre de la planète qui engendre à son tour toute une cascade d’effets extrêmes comme des inondations par ci et des sécheresses par là. A première vue, cette explication géographique parait plausible. Que nenni! Pourquoi? Il suffit d’aller faire un petit safari au Sénégal. Je vous y invites illico presto. Nous y voilà! Au Sénégal, avant chaque hivernage, les « Saltigués«  organisent des cérémonies de prévision pour conjurer le mauvais sort et si besoin, faire des sacrifices pour l’éviter. Cela parait paradoxal dans un pays à 95% de musulmans. Et bien détrompez-vous! Ces pratiques ancestrales étaient là bien avant l’installation de l’Islam en Afrique de l’Ouest. Et du coup, elles continuent à perdurer encore et encore. Et c’est pour cette raison que si l’hivernage ne se déroule pas comme prévu, la faute incombe aux hommes. Pourquoi? Et bien selon la culture populaire sénégalaise, les cérémonies telles les soirées dansantes et les « Sabar«  retardent l’installation de pluie. Et si vous dites « Il n’ y a pratiquement pas pluie au Sénégal », quelqu’un vous dira surement sans conviction: « c’est à cause des manifestations et des péchés des hommes… » Il reste à savoir sil y a une relation de cause à effet entre soirée dansante et pluie. En tout cas pas à ma connaissance!

De surcroît, cette absence de pluie fait monter au créneau les Imams des mosquées, via l’organisation de prières pour que le ciel ouvre généreusement ses vannes. Juste pour vous dire que rendez-vous manqué prend des tournures religieuses. Toutefois, chez certains, cette absence de pluie sonne comme une bénédiction. Comme ceux qui habitent à Dakar, où souvent l’hivernage est synonyme de calvaire à cause des inondations. Tandis que dans les zones rurales où l’agriculture et l’élevage sont des locomotives, cette absence de pluie est tout à fait préjudiciable à leurs activités. Comme quoi, le malheur des uns, fait indubitablement le bonheur des autres…

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